Analyse annuelle 2019

Synthèse

Chiffres clés

Le chiffre d’affaires et l’investissement

Le chiffre d’affaires des TPE/PME bretonnes est restée bien orienté en 2019. Sa progression a certes été moins prononcée qu’en 2018, mais les 44 283 entreprises bretonnes analysées dans le cadre de cette étude ont, une nouvelle fois, fait preuve de dynamisme.

  • La progression du chiffre d’affaires des entreprises bretonnes de la base Statexpert est demeurée supérieure à celle de la moyenne des entreprises françaises en 2019 : +4,3%, contre +3,9% pour la moyenne nationale.
  • Dans ce contexte d’activité soutenue, les entreprises de la région ont également fait preuve d’un grand dynamisme en matière d’investissement, avec des dépenses en progression de +7,8%. Là aussi, c’est plus que ce que l’on observe à l’échelle de l’ensemble des entreprises françaises (+4,6%).

Les cinq grands secteurs d’activité suivis par l’Ordre des experts-comptables dans le cadre de cette étude annuelle sur la santé des entreprises bretonnes ont affiché une activité en hausse en 2019. Trois d’entre eux ont par ailleurs fait mieux en 2019 qu’en 2018.

  • Les entreprises bretonnes de la construction sont (de loin) celles qui ont affiché la croissance la plus dynamique en 2019. Leur chiffre d’affaires a en effet progressé de +6,8%, soit 0,6 point de plus que ce que l’on observe à l’échelle nationale dans ce même secteur d’activité.
  • Les TPE/PME du secteur agriculture-sylviculture-pêche ont également fait mieux qu’en 2018, avec une progression de leur chiffre d’affaires de +3,8% en 2019. C’est, là-aussi, plus que ce que l’on observe à l’échelle du pays pour les entreprises de ce secteur.
  • La situation s’est également améliorée pour les TPE/PME de l’hébergement-restauration. En dépit d’un environnement perturbé par de nombreux mouvements sociaux, leur chiffre d’affaires a progressé de près de +4% en 2019. C’est près de deux fois plus que le rythme de croissance du secteur à l’échelle de la France.
  • Bonne nouvelle également pour les entreprises de la région intervenant dans le secteur du commerce. Elles ont certes fait légèrement moins qu’en 2018. Mais, avec une croissance de +4,1% de leur chiffre d’affaires en 2019, elles font mieux que la moyenne des entreprises françaises de ce secteur.
  • La « mauvaise » nouvelle est venue des entreprises industrielles de la région. Après une année 2018 très dynamique, leur chiffre d’affaires a en effet nettement marqué le pas, avec une progression de « seulement » +2,4%, soit 0,6 point de moins que la croissance affichée par la totalité des entreprises industrielles de l’Hexagone.

L’excédent brut d’exploitation et le taux d’EBE

2019 a été globalement une bonne année pour les TPE/PME bretonnes en termes de performances d’exploitation. Cela dit, toutes les catégories d’entreprises, quel que soit leur régime fiscal, affichent un taux d’excédent brut d’exploitation en baisse sur la période 2017-2019.

Les TPE/PME bretonnes du commerce ont affiché un excédent brut d’exploitation en hausse en 2019. Sur la période 2017-2019, le taux d’excédent brut d’exploitation s’inscrit toutefois en baisse pour toutes les catégories d’entreprises du secteur : 

  • A 4,4% du chiffre d’affaires pour les entreprises bretonnes du commerce soumise à l’IS (contre 4,7% à l’échelle nationale).
  • A 9,4% du chiffre d’affaires pour les entreprises bretonnes du commerce relevant du régime des BIC (contre 9,9% à l’échelle nationale).

Les TPE/PME bretonnes du secteur de la construction ont connu des fortunes diverses en matière de performances d’exploitation en 2019.

  • Les entreprises du secteur soumises à l’IS (généralement les plus grandes) ont vu leur taux d’excédent brut d’exploitation repasser au-dessus de son niveau de 2017, à 6,2% de leur chiffre d’affaires (c’est peu ou prou le même niveau qu’à l’échelle nationale). 
  • La situation a en revanche été plus compliquée pour les entreprises bretonnes du secteur relevant du régime des BIC. Leur taux d’excédent brut d’exploitation est retombé à son niveau de 2017, à 16,2% de leur chiffre d’affaires (soit 1,3 point de moins que la moyenne nationale pour ce type d’entreprises). 

Bonne nouvelle pour les professionnels bretons de l’hébergement-restauration : le dynamisme de leur activité s’est traduit par une amélioration de leurs performances d’exploitation, avec un taux d’excédent brut d’exploitation : 

  • A 12,8% du chiffre d’affaires pour les entreprises soumises à l’IS. C’est certes moins que le niveau de 2017, mais cela reste supérieur de 2 points à la moyenne nationale de ce type d’entreprises.
  • A 18,3% du chiffre d’affaires pour les entreprises relevant du régime des BIC, en hausse par rapport à 2017. Là-aussi, c’est plus que la moyenne des entreprises françaises de cette catégorie.

En ce qui concernent leurs performances d’exploitation, les résultats des entreprises bretonnes sont contrastés selon leur régime fiscal.

  • Les entreprises industrielles bretonnes soumises à l’IS ont affiché un taux d’excédent brut d’exploitation de 7,3% de leur chiffre d’affaires en 2019. C’est 0,2 point de moins qu’en 2017, mais c’est très légèrement plus que la moyenne nationale de ce type d’entreprises.
  • Le taux d’excédent brut d’exploitation des entreprises industrielles bretonnes relevant du régime des BIC a rebondi, à 13,3% de leur chiffre d’affaires. C’est près d’un point de plus qu’en 2017, mais cela reste nettement inférieur à ce que l’on observe à l’échelle nationale (15,9%).

Les performances d’exploitation des entreprises agricoles bretonnes demeurent, quel que soit le statut considéré, très nettement inférieures à celles de la moyenne des entreprises agricoles françaises.

  • Le taux d’excédent brut d’exploitation des entreprises agricoles soumises à l’IS s’est légèrement contracté en 2019, à 9,8% du chiffre d’affaires. C’est plus de 2 points de moins qu’en 2017 et c’est 5 points de moins que ce que l’on observe à l’échelle nationale pour cette catégorie d’entreprises.
  • Le taux d’excédent brut d’exploitation des entreprises agricoles relevant du régime des BIC a quant à lui fortement baissé en 2019, à 16,5% du chiffre d’affaires. C’est 3,5 points de moins qu’en 2017 et près de 5 points de moins que la moyenne nationale pour ce type de structures.
  • La situation a été nettement plus favorable pour les entreprises bretonnes relevant du régime des BA (de loin les plus nombreuses de la base). Mais si leur taux d’excédent brut d’exploitation est remonté à 13,2% de leur chiffre d’affaires, cela reste, là-aussi, nettement inférieur à la moyenne nationale (27,3%)

Les perspectives de chiffre d’affaires des TPE/PME pour 2020

Les données présentées dans le cadre de cette partie sont naturellement fortement impactées par les conséquences de la crise de la Covid-19. Si les entreprises analysées sont légèrement moins nombreuses que les années précédentes, ces données fournissent néanmoins un éclairage extrêmement intéressant et pertinent sur l’ampleur du choc auquel les TPE/PME françaises font actuellement face.

Rappelons par ailleurs que ces données sont construites sur un échantillon constant d’entreprises. Autrement dit, elles ne prennent pas en compte l’impact des disparitions d’entreprises et/ou les entreprises qui n’ont pas déposé de déclarations de TVA au cours d’un des six premiers mois de 2019. Dit encore autrement, les baisses d’activité constatées sur les six premiers mois de 2020 sont sans aucun doute sous-évaluées.

Les premières données de la base Statexpert disponibles pour 2020 en ce qui concerne l’évolution du chiffre d’affaires des TPE/PME bretonnes sont sans appel. Le choc lié au confinement a été d’une violence inouïe et les entreprises bretonnes, comme celles des autres régions, mettront assurément du temps à s’en remettre, notamment dans certains secteurs d’activité très durement touchés.

Parmi les cinq grands secteurs suivis par l’Ordre des experts-comptables dans le cadre de son étude annuel sur la santé des entreprises de la région, le chiffre d’affaires journalier moyen (c’est-à-dire corrigé des jours ouvrés) des entreprises bretonnes à évolué de la façon suivante : 

  • Commerce : +2,0% durant le premier trimestre 2020 (par rapport au premier trimestre 2019) et -1,9% au cours du deuxième trimestre.
  • Construction : -0,4% durant le premier trimestre 2020 (par rapport au premier trimestre 2019) et -16,9% au cours du deuxième trimestre.
  • Hébergement-restauration : -12,9% durant le premier trimestre 2020 (par rapport au premier trimestre 2019) et -31,6% au cours du deuxième trimestre.
  • Industrie manufacturière : -3,2% durant le premier trimestre 2020 (par rapport au premier trimestre 2019) et -12,4% au cours du deuxième trimestre.
  • Agriculture-sylviculture-pêche : -1,0% durant le premier trimestre 2020 (par rapport au premier trimestre 2019) et -0,9% au cours du deuxième trimestre